Toutes les actualités des péniches Alternat et Bali et des événements inter-associatifs accueillis à bord
A l’occasion de l’annonce à bord d’Alternat de la création du fond Christian Brunier pour l’action non violente, témoignage est apporté sur un aspect de l’action de Christian Brunier avec le bilan d’audience des lundis de la non violence tenus à bord et invitation à abonder ce fond.
Les "lundis de la non violence" tenus à bord d’Alternat ont été une "co-réalisation" entre Alternat qui assurait l’hébergement gratuit de ces soirées, le Man Idf et Non violence XXI qui ont assuré leurs contenus et organisation matérielle. Initiateurs avec François Taconet et François Marchand de ces lundis, Christian Brunier, qui en anima l’organisation, en fut aussi la cheville ouvrière, omniprésente et indispensable.
Désireux de constituer une mémoire de ces lundis, accessible au plus grand nombre, j’ai proposé à Christian Brunier de diffuser sur le site Alternat des compte rendus ou des textes illustratifs de ces lundis ; nous nous sommes partagés le travail, à lui la rédaction ou la collection de ces textes, à moi leur diffusion avec la mise en ligne sur internet.
Ce fut une co-opération simple à établir et efficace dans sa réalisation, ce qui mérite d’être souligné, car cela n’est pas si fréquent. Nous ne nous sommes pas perdus dans les préliminaires et les planifications sans fin qui conduisent à l’inaction et l’insatisfaction. Et nous avons construit ensemble, pour un temps, notre bout de ciel.
Du point de vue qui est le mien ici, celui d’un associé au projet Alternat, ces lundis ont représenté la première concrétisation du rêve et des efforts collectifs de l’équipage. La raison d’être du projet Alternat, « Armer une péniche pour la paix, embarquer ses initiatives, leur apporter de la visibilité » a trouvé là son premier aboutissement conforme à son orientation fondamentale de « péniche pour la paix ».
Christian Brunier ayant pris la décision d’interrompre cette coopération, je l’ai rencontré lors d’un des lundis qui ont suivi, à terre, pour en connaître les raisons. Dans la conversation où il fut aussi question des dissensions apparues dans l’équipage Alternat, je me souviens qu’il ajouta, que « nous ne nous aimions pas assez ».
Ne lui ayant pas demandé de clarification, je ne saurai jamais, puisque qu’il n’est plus là, s’il s’adressait seulement à l’équipage Alternat qui n’aurait certes pas du manquer à ses engagements, ou bien s’il faisait le constat désabusé d’un désamour où s’il s’incluait, lui même avec l’ensemble des partenaires des lundis. Je ne saurai pas non plus de quel amour il parlait. De celui, aérien et lumineux, d’un Saint Exupéry qui déclarait « Aimer, c’est regarder ensemble dans la même direction » ou bien de celui, terrestre et tumultueux, de Consuélo son épouse, qui répondait à qui l’interrogeait sur le sens de cette déclaration de Saint Ex : « Ah ! oui, c’est ce que Saint Ex me disait lorsqu’il ne voulait pas me regarder dans les yeux ».
Venant d’une personne que j’estimais pour la co-opération établie, ce propos et son énigme ont cheminé en moi ; en les rendant public, j’espère qu’ils poursuivront leur chemin au sein de l’équipage Alternat, des partenaires de feu les « lundis de la non violence » et aussi du public Alternat, et qu’ils libéreront suffisamment d’énergie créative pour que les acteurs de ces « lundis » retrouvent et reprennent les chemins de la co-opération.
L’annonce de la création du "Fonds Christian Brunier pour l’action non-violente" est à la fois un hommage porté à sa vie et à ses réalisations, et une bonne nouvelle pour les vivants.
J’invite Alternat et tous les amis d’Alternat à participer à ce fond et coopérer avec lui.